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Entretien avec O. G. Boiscommun (Pietrolino/Halloween)

O. G. Boiscommun nous entrouvre les portes de son univers graphico-poétique

Le 22 septembre dernier disparaissait Marcel Marceau. Trop tôt pour découvrir Pietrolino, ce héros qu’il n’a pu incarner sur scène devenu personnage de bande dessinée. Imaginé par Alejandro Jodorowski voici quelques années, le mime Pietrolino, martyr de la Seconde Guerre mondiale à qui des soldats nazis écrasent les mains parce qu’il avait osé les ganter de manière à leur faire jouer la résistance à l’occupant, prend corps aujourd’hui sous les crayons d’O. G Boiscommun. Vêtu du même pantalon blanc à gros boutons que portait le fantôme bondissant d’Halloween, Pietrolino est, lui aussi, comme une tentative de sourire au cœur des ténèbres. Entre la Nuit des Morts et celle que les nazis jetèrent sur l’Histoire, O. G. Boiscommun nous raconte l’histoire de Pietrolino et nous entrouvre les portes de son univers graphico-poétique…

 

L’histoire de Pietrolino a connu un destin plutôt chaotique. Pourriez-vous en retracer les principales péripéties ?
O. G. Boiscommun :
Il s’agit, à la base, d’un mimodrame qu’Alejandro Jodorowski avait écrit pour Marcel Marceau, à la demande de celui-ci. Alors qu’il avait presque toujours évolué seul sur scène, il avait envie de travailler avec une compagnie et de monter un spectacle de grande ampleur avec des décors, des costumes, plusieurs acteurs… et Pietrolino répondait à ce désir. Malheureusement, ce spectacle n’a jamais pu être monté, faute de financements : les aides sur lesquelles le mime Marceau comptait n’ont jamais été accordées. Par la suite, les difficultés ont continué : quand il a été question de ce texte et que j’ai souhaité le lire, Bruno Lecigne [directeur de collection aux Humanos, à qui A. Jodorowski avait confié un exemplaire de Pietrolino – NdR] ne parvenait pas à mettre la main dessus. J’ai donc fini par écarter toute perspective d’adapter un jour cette histoire. Puis le manuscrit a resurgi, comme par magie – et dès lors, la magie n’a plus cessé de planer au-dessus de ce projet. Les choses se sont mises en place très facilement ; je me suis immédiatement senti « chez moi » dans ce texte, dès la première lecture : j’y retrouvais des éléments qui ont toujours beaucoup compté pour moi au point que j’avais le sentiment qu’il m’était destiné. Du coup je me le suis approprié avec un plaisir jaloux (rires) !
L’histoire de Pietrolino a donc fini par aboutir à une réalisation concrète. Comme dirait Alejandro, les choses finissent toujours par se faire, même si elles doivent pour cela suivre des chemins détournés. Malheureusement, Marcel Marceau, qui était au courant du projet et qui, je crois, était ravi de se découvrir en personnage de bande dessinée, est mort trop tôt pour voir ce premier tome terminé.

Comment se présente un texte de mimodrame ?
C’est une première étape d’écriture, qui ressemble beaucoup à un synopsis. Pietrolino tenait en neuf pages manuscrites, à partir desquelles Alejandro et Marceau auraient sans doute élaboré une mise en scène bien plus précise si le spectacle avait pu se monter. Mais ces neuf pages sont très denses ; le texte est riche et offre une matière suffisante pour que je puisse en tirer deux albums de bande dessinée.

Pourquoi une parution en deux tomes ?
Quand j’ai eu fini le découpage, nous arrivions à un format un peu bâtard de 80 pages ; il nous est apparu que cela aboutirait plus facilement à deux albums de 46 pages qu’à un gros volume d’une centaine de pages. De plus, en choisissant de scinder l’histoire en deux, la coupure survenait à un moment intéressant du récit sans pour autant casser son rythme. C’est donc la solution qui a été adoptée.

À partir des neuf pages écrites par A. Jodorowski, vous avez dû avoir une grande part d’écriture à fournir, notamment en créant des dialogues…
J’ai en effet dû pallier cette absence de dialogues. Mais ce n’était pas la seule difficulté : Alejandro raconte l’histoire à sa façon, avec ses mots, et j’ai tout de suite senti que la transposition en bande dessinée demandait à ce que le point de vue narratif soit adapté. De plus, il fallait que j’imagine une solution pour transcrire en une suite d’images statiques les scènes de mime. Le recours à une voix off s’est vite imposé comme le meilleur moyen de contourner ces deux problèmes : je pouvais, ainsi, exprimer beaucoup de choses par les didascalies et en même temps introduire les dialogues nécessaires. Et cela m’a amené à confier à Simio le rôle du narrateur. Lui qui est, dans la version d’origine, un personnage un peu secondaire, une sorte de faire-valoir de Pietrolino, se retrouve présent de bout en bout de l’album, en tant que témoin : c’est lui qui raconte et donne sa vision des choses. Pour ce qui est de faire apparaître graphiquement ce que le mime suscite avec ses seuls gestes – par exemple quand Pietrolino mime les fonds marins – je me suis efforcé de traduire cet effort qu’il accomplit pour donner à voir l’immatériel comme Marceau savait le faire surgir devant les yeux des spectateurs. Cela dit, j’avais peut-être la tâche plus facile avec mes crayons (rires) !

Quand vous avez décidé de vous lancer dans le projet « Pietrolino », aviez-vous une expérience du mime, ou de la comédie ? 
Non, pas du tout. Mais il se peut que la façon dont je m’implique dans chacun des personnages que je dessine pour les faire exister et évoluer dans mes albums soit assez proche de celle dont un comédien s’immerge dans son rôle. Et puis j’ai toujours été fasciné par l’univers du spectacle vivant, en particulier par celui de la Commedia dell’ arte – je crois que les toutes premières illustrations que j’ai publiées représentaient Arlequin et Colombine. C’est un univers étroitement lié à l’enfance, dont je m’étais déjà inspiré pour réaliser Halloween.
Le fantôme de cet album doit aussi beaucoup à Marceau : son pantalon à gros boutons, son T-shirt rayé, son maquillage… le jeu du mime m’a guidé pour créer sa gestuelle exagérée, son exubérance, sa faculté de passer d’un sentiment extrême à son contraire – de la joie à la tristesse… Comme je me suis bien sûr inspiré des traits de Marcel Marceau pour dessiner Pietrolino, il n’y a rien de surprenant à ce que lui et le fantôme d’Halloween portent un pantalon identique – mais qui diffère un peu de celui de Marceau, dépourvu de boutons. De toute façon, je ne tenais pas à reproduire exactement le personnage de Bip, je voulais que Pietrolino ait une existence autonome en tant que mime, sans être forcément associé à Marceau.

Marcel Marceau a une telle notoriété que, dès qu’on pense « mime », c’est son nom qui vient à l’esprit…
Oui, il est la figure la plus connue du mime ; tout le monde connaît son nom, son apparence, même sans avoir jamais vu aucun de ses spectacles.

Est-ce que la thématique du masque, du travestissement, est récurrente dans vos albums ou bien est-elle spécifique à Halloween et Pietrolino ?
Pour le moment en tout cas, c’est un thème que je traite dans chacun de mes albums, sous différentes formes : ce peut être le maquillage, les transformations, les métamorphoses…

Il y a dans votre dessin un important contraste entre les éléments de décor, dont les rapports de proportions et l’aspect restent extrêmement réalistes, et la manière dont vous transcrivez les corps humains, avec des traits assez anguleux, des postures très accusées…
Je crois que cette particularité graphique que vous soulignez me vient des dessins animés, ceux de Walt Disney bien sûr – ce sont les premiers dans lesquels j’ai été plongé – puis tous les autres dont j’ai pu me nourrir par la suite. Mais vous avez prononcé le mot « contrastes » et en effet, les contrastes – à tous les niveaux – sont très importants pour moi : travailler sur les contraires donne plus d’ampleur ; plus de profondeur aux choses. Par exemple, dans Halloween, en regard du deuil, de la mort, de l’envie de mourir et de toutes les ombres qui vont avec, j’ai introduit ce personnage fantomatique plein de fantaisie, très euphorique, qui s’exprime en vers et tâche d’atténuer ce qui est douloureux pour égayer un peu Asphodèle. J’ai retrouvé dans Pietrolino ce système d’opposition : face à l’univers dur et froid de l’occupation nazie, il y a le monde de Pietrolino et de ses compagnons, où règnent l’amour, la passion de l’art, l’amitié… et c’est une des raisons pour lesquelles cette histoire m’a si vite parlé.

Poursuivons un peu la comparaison entre Halloween et Pietrolino : on note un dessin sans contours dans le premier, et avec contours dans le second. Qu’est-ce qui détermine votre choix ?
Chaque projet motive une démarche particulière ; mes approches varient en fonction de ce que j’ai à raconter, des thèmes, de l’histoire, ou de mes intentions. Mon trait reste ce qu’il est, mais je peux le rendre un peu plus réaliste comme dans Pietrolino, ou accorder plus d’espace à la couleur comme dans Halloween, en créant beaucoup de pleines pages et des planches où les vignettes sont très grandes – il n’y aura alors pas plus de quatre vignettes par page. J’essaie de diversifier mes choix graphiques ; c’est aussi un moyen d’explorer plusieurs possibilités et de découvri mon métier, d’apprendre ce que j’ignore encore dans tous ces domaines qui composent l’univers de la BD.

Où ce surcroît de réalisme que vous venez d’évoquer à propos de Pietrolino apparaît-il ?
Justement dans le traitement des personnages. Sans tomber dans le réalisme pur et dur, il me semblait que ce contexte de la Deuxième Guerre mondiale exigeait une approche graphique un peu différente des personnages, surtout dans leurs expressions, leurs mimiques : en dessinant de façon plus réaliste, je pensais mieux parvenir à les transcrire – je pense notamment à la scène entre Pietrolino et Alma, à la fin de l’album ; tous les jeux de regards et d’expressions où affleurent les sentiments auraient été plus délicats à traduire avec un dessin moins réaliste.

Est-ce toujours vous qui gérez la mise en couleurs de vos dessins ?
Oui ; j’estime que cela fait partie intégrante de mon travail. D’autant que j’attache beaucoup d’importance au choix des couleurs et à leur traitement : elles participent du sens de l’histoire au même titre que le texte, la narration ou le seul dessin – le but premier, c’est tout de même de raconter une histoire – et, en cela, elles agissent vraiment sur le lecteur. Par les couleurs, je tâche aussi de faire valoir ces contrastes sur lesquels j’aime travailler : par exemple, dans Pietrolino, j’ai choisi des tons froids pour les scènes difficiles et douloureuses, et des tons plutôt chauds pour d’autres, plus poétiques. Mais la dimension onirique du récit reste omniprésente, ne serait-ce qu’à cause de la capacité du personnage principal de faire exister l’irréel et d’effacer autour ce dont on n’a pas besoin.

L’un des charmes de Pietrolino est d’être, d’une certaine manière, mimétique par rapport à son thème : il y a peu de textes et certaines planches sont entièrement silencieuses ; les dessins expriment beaucoup de choses. Cependant, si les textes sont peu nombreux, ils apparaissent toujours dans de très larges encadrés. Cela ne nuit-il pas à l’expressivité du dessin ?
Pour moi la lisibilité est un souci primordial ; en bande dessinée, si on a une lecture immédiate de l’image, je ne crois pas qu’il en aille de même pour les textes. C’est pour cela que je laisse un entour blanc assez important autour des textes. C’est une marque de respect pour le lecteur, qui peut ainsi suivre le récit sans accroc : l’association texte-images ne va pas forcément de soi et je tâche toujours de faciliter au mieux la lecture. Mais j’aime aussi laisser une grande marge d’interprétation au lecteur et l’inciter à tirer lui-même des planches la part de ce que ça va déclencher chez lui. J’essaie de ne pas donner de réponses trop évidentes : je ménage donc une large place aux silences et les mots, didascalies ou dialogues, sont distillés avec parcimonie. L’Histoire de Joe devait même être un album muet au départ, mais j’ai eu peur de passer à côté de certaines choses et je n’ai pas eu le courage de renoncer entièrement aux mots – ils sont cependant assez peu présents…

Alejandro Jodorowski est une figure mythique de la BD. Que représente-t-il pour vous ?
Exactement cela : un mythe ! Je ne le connaissais pas personnellement avant que nous travaillions ensemble et je le découvre petit à petit. Il se révèle d’une extrême intelligence, il est passionnant, touchant… Je lui suis très reconnaissant d’avoir accepté de partager cette histoire avec moi ; je suis très fier de cette collaboration. Alejandro a évolué dans beaucoup de domaines, dont le mime – il a énormément écrit pour Marcel Marceau, notamment ses sketches les plus connus comme La Cage, ou Le Marchand de masques. Il a réalisé des films qui sont devenus cultes, il a un parcours phénoménal en BD, il a profondément marqué cet art… C’est un personnage multifacettes très impressionnant… Mais pendant toute la réalisation de l’album, il m’a toujours soutenu ; il a été très présent tout en sachant s’effacer – d’ailleurs, il m’a accordé davantage de confiance que je ne m’en accordais moi-même ! Ce travail commun a vraiment été une belle aventure. 

Quand vous collaborez avec d’autres artistes de la BD, est-ce plutôt le fait de rencontres personnelles ou par le biais d’un éditeur ?
Ça dépend, tout est possible… Pour mes premiers albums, réalisés avec Morvan et Joann Sfarr, c’est l’éditeur qui avait provoqué la rencontre. En ce qui concerne Dieter, je le connaissais déjà ; nous avons eu envie au même moment de nous lancer dans un projet commun. Nous en avons discuté, puis les choses se sont faites naturellement. De là est née la série Anges. Quant à Philippi, c’est lui qui est venu vers moi. Il avait aimé L’histoire de Joe et il avait une histoire à me proposer – ça a donné Le Livre de Jack, puis ensuite Le Livre de Sam. Il n’y a pas de règle, les choses adviennent au hasard des rencontres, des oportunités.

Avez-vous une préférence pour la collaboration ou pour les projets que vous êtes seul à porter ?
Je n’ai pas de vraies préférences : j’aime aller dans diverses directions, tenter des expériences – à chaque couple dessinateur/scénariste correspond une expérience particulière – et je trouve que c’est toujours enrichissant de se confronter à l’univers de quelqu’un d’autre, de découvrir d’autres modes de fonctionnement. Collaborer à l’écriture d’un scénario ou bien retravailler une histoire déjà écrite par un autre me plaît tout autant. C’est aussi très agréable de travailler tout seul ; mais dans ce cas, je me consacre à des choses plus personnelles, des univers plus intimistes.

Est-ce qu’il vous est difficile de passer d’un projet à l’autre ? Est-ce que vous avez besoin d’une période de transition pour vous déprendre de ce que vous venez d’achever avant de vous immerger dans l’univers suivant ?
Il y a toujours une période de transition, mais elle doit être assez courte si je veux pouvoir sortir un album assez régulièrement et contenter les lecteurs – soit, pour moi, environ un album chaque année. Étant donné le temps qu’il me faut pour réaliser un album, je ne dois pas trop traîner si je veux tenir ce rythme… Je travaille beaucoup et ne prends quasiment pas de vacances (rires). C’est un choix… Cela dit, la transition se fait en douceur parce que je commence à penser au projet suivant avant d’avoir terminé celui qui est en cours. De toute façon, les choses ne se font pas du jour au lendemain, il y a un temps de maturation assez long pour chaque aventure avant que je décide de m’y mettre concrètement.

Où en est le tome 2 de Pietrolino ?
Je viens de terminer l’adaptation et les crayonnés. Il me reste à faire ce qui demande le plus de temps, le travail le plus exigeant et le plus rigoureux : la mise en couleurs, puis la finalisation des planches. L’album doit sortir en novembre 2008, je vais donc vivre dans cet univers et partager la vie de ces personnages pendant encore une année…

À quoi ressemblera l’après Pietrolino pour vous ?
J’aimerais me consacrer à une histoire que j’ai écrite il y a une vingtaine d’années, bien avant que je publie mon pemier album – c’est d’ailleurs cette histoire qui m’a en grande partie incité à me lancer dans la bande dessinée. C’est une histoire à laquelle je tiens beaucoup – mais sa réalisation sera sans doute très lourde. Elle a déjà subi plusieurs réécritures… elle suscite tellement d’idées, d’envies, que je ne pourrai probablement pas tout transcrire dans le travail final. Il va donc falloir que je cisaille dans tout ça et que je construise le scénario définitif. Cela représente encore un gros travail d’écriture. Mais je pense que 20 ans de maturation, c’est un bon chiffre, et il serait intéressant que je m’attelle enfn à la réalisation concrète de ce projet qui me tient tant à cœur.

J’imagine qu’accepter de se lancer dans un projet implique d’en refuser d’autres. Ce doit être parfois douloueux…
Par principe, je ne refuse rien… j’ai plusieurs projets qui sont dans l’air dont certains avec Alejandro – celui dont nous venons de parler est le plus ancien – et tous me motivent, m’intéressent…J’espère seulement avoir suffisamment de temps pour les réaliser.

   
 

Interview réalisée par isabelle roche le 24 octobre au siège des Humanoïdes Associés, 24 avenue Philippe Auguste – 75011 Paris.

 
     

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François Boucq / Jodorowsky, Bouncer – Tome 3 :  » La Justice des serpents »

Quand le serpent du filon édito se mord la queue…

Fallait-il s’y attendre ? Les deux magnifiques tomes de la série Bouncer, laquelle on croyait clôturée, ont donné naissance – succès oblige – à une saga qui comportera x aventures du désormais légendaire manchot de l’Ouest. Cette fois-ci, le Bouncer est désigné au sort pour remplacer au pied levé le bourreau de Barro-City, empoisonné dans la nuit par la morsure d’un cobra verde, un serpent venimeux. Or le métier de bourreau est marqué par l’infamie dans l’ Ouest Américain, ce qui ne va en rien redorer auprès de la population locale la cote de notre héros déjà bien marqué par la déveine, convenons-en. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le Bouncer et sa douce, Noémie, doivent également affronter l’immonde et caricatural Clark Cooper qui rachète tous les salons de la ville et souhaite faire main basse sur le dernier qui reste : l’Infernio où travaillent nos deux tourtereaux en mal de reconnaissance sociale…

Diantre que tout cela est lourd et empesé ! Ne sachant plus quelle piste lancer pour créer un semblant de suspsense, Jodorowsky, qu’on a connu plus inspiré, nous gratifie d’un scénario aussi abscons que peu crédible. Du coup, même le dessin de Boucq s’en ressent (voir la scène du rêve p.46) et devient, en dépit de quelques beaux panoramas, assez peu convaincant. Beaucoup de gratuité et de temps morts, à l’instar de la pendaison de l’Ogre Jim dans les 10 premières pages, achèvent de perturber le lecteur. Tout semble dit avec la première de couverture qui présente la mort du bourreau alors qu’il ne joue aucun rôle dans l’album. Serait-ce donc que le Bouncer n’est plus au premier plan ?

En tout cas une chose est sûre, s’il est désormais désormais destiné à être ainsi mis en lumière dans les albums qui suivent, il ferait mieux de rester dans l’ombre.

frederic grolleau

   
 

François Boucq (dessin) / Jodorowsky (scénario), Bouncer – Tome 3 :  » La Justice des serpents « , Les Humanoïdes Associés, 2003, 56 p. – 12,35 €.

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